Massacre

Lorsque le blé se couche comme une onde mûre
Écrasé par le poids d'un ciel trop lourd d'azur
Qu'il cède terrassé par un groufre trop pur
Que les flèches de feu comme autant de piqûres

Ont sucé tout son sang au famélique épi
L'homme sort de son antre sous l'ombre tapie
Son corps frais, gorgé d'eau, débordant d'une vie
volée à d'autres chairs, volée dans les puits.

Déjà il prend son arme et la sort du fourreau
Et les flèches de feu le tranchant de la faux
aiguisent ; les alliés dans leur neuve puissance

Fondent sur la victime et brisent en hurlant
Le blé déjà vaincu définitivement.
L'homme, éternel bourreau, les relance et relance.

Last updated on Fri Oct 31 15:58:46 2008
arno AT marooned.org.uk